Aujourd’hui, j’ai choisi de vous parler d’un sujet qui me passionne depuis loooooongtemps : la lactofermentation.
Rien à voir avec le lait et les produits laitiers. Ici, nous avons plutôt affaire à des bactéries lactobacilles, de bonnes et gentilles bactéries qui vont faire le bonheur de nos intestins.
Commençons par le commencement...
À la base, la lactofermentation est une technique ancestrale utilisée pour conserver les aliments, tout en en préservant au maximum leurs nutriments (voir même en les décuplant !).
On retrouve d’ailleurs des plats typiques utilisant la lactofermentation partout dans le monde, comme le kimchi coréen ou la bonne vieille choucroute de nos amis alsaciens !
Mais cette conservation ne comporte ni stérilisation, ni congélation.
Comment ça marche ?
C’est une méthode qui consiste tout simplement à plonger les légumes dans une saumure, c’est-à-dire un mélange d’eau de source ou filtrée et de gros sel non traité) et à laisser reposer pendant plusieurs jours ou semaines. En situation d’anaérobie (= privée de contact avec l’air), des bactéries lactobacilles (ou lactiques) vont alors se développer en se nourrissant des fibres et des sucres naturellement présents dans les légumes (car oui, même les légumes contiennent du sucre). Ce sucre va être transformé en acide lactique, qui est un puissant conservateur, surtout une fois le point d’équilibre atteint.
Ce processus empêche même la prolifération de bactéries pathogènes.
Quels sont les bienfaits de la lactofermentation ?
Pour conserver au mieux ses légumes
Les légumes lactofermentés se conservent au moins pendant un an ! Vous aurez ainsi la chance de pouvoir déguster des légumes d’été en hiver… et vice versa !
En plus de pouvoir consommer les légumes plus longtemps, la lactofermentation offre de nombreux bienfaits pour la santé !
Pour préserver les nutriments… et même les décupler !
Non seulement les nombreux et précieux minéraux et vitamines des différents légumes seront préservés (contrairement à d’autres méthodes de conservation qui détruisent certaines vitamines via notamment l’utilisation de la chaleur) mais ceux-ci verront leurs qualités nutritionnelles augmenter avec la lactofermentation !
Pour chouchouter sa digestion et optimiser son assimilation
La lactofermentation permet aux différents nutriments des légumes d’être encore plus biodisponibles pour notre système digestif. En gros, celui-ci va beaucoup facilement les reconnaître, ce qui va lui faciliter la tâche… et nous garantir une meilleure assimilation, par la même occasion !
Pour avoir une merveilleuse source de probiotiques !
C’est sûrement le bienfait le plus connu des aliments lactofermentés : ils nous fournissent de bonnes bactéries, des probiotiques qui nourrissent notre barrière intestinale.
Le processus de fermentation qui va spécifiquement développer des bactéries probiotiques tellement bénéfiques pour nos intestins !
Et ce sont des probiotiques bien plus biodisponibles que ce qu’on peut prendre en supplément (même si ceux-ci peuvent bien évidemment être utiles dans certains cas).
On sait à quel point un microbiote sain et équilibré favorise une bonne santé intestinale… et une bonne santé tout court !
Pour un système immunitaire renforcé !
Comme 80% de notre système immunitaire se situe dans le système digestif, qui constitue véritablement une barrière contre le milieu extérieur, des intestins en meilleure santé favoriseront forcément une bonne immunité.
En plus de tout cela, la consommation de produits lactofermentés peut avoir de nombreux autres effets positifs et prouvés sur la santé :
- régulation du transit et lutte contre la diarrhée
- aide à l’apaisement des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, comme la maladie de Crohn
- soulagement des allergies alimentaires et même respiratoires
- meilleur contrôle du syndrôme de l’intestin irritable
- réduction du risque de cancer du côlon
Concrètement, comment fait-on ?
Commencer simplement par choisir les légumes de votre choix.
Voici les meilleurs légumes avec lesquels commencer la lactofermentation : carotte, fenouil, choux, betterave, courgette, radis, navet, oignons, poivrons, etc.
Laver et couper ces légumes finement. Ajouter les éventuelles épices que vous voulez intégrer (cumin, baies roses, gingembre, herbes aromatiques, etc.).
Remplir des bocaux (idéalement des bocaux type Le Parfait ou des bocaux spécifiques pour la lactofermentation) en tassant bien les légumes.
Préparer un mélange d’eau de source ou filtrée avec du sel non raffiné (l’équivalent de 30g de sel pour 1L d’eau). Intégrer le mélange au bocal de légumes en continuant de bien tasser. L’eau doit entièrement recouvrir les légumes, rien ne doit dépasser !
Fermer le bocal et laisser reposer pendant 1 semaine à température ambiante, loin de l’humidité, du soleil et des variations de température.
N’hésitez pas à mettre vos bocaux sur une petite assiette ou un plateau pendant tout le processus : il est possible que de l’eau déborde un peu et c’est tout à fait normal.
Au bout d’une semaine, vérifier vos bocaux : de petites bulles commencent à apparaître, ce qui est également normal. Refermer les bocaux et laisser de nouveau reposer et fermenter au frigo pendant 2 semaines.
Au bout de 2 semaines, ouvrir délicatement les bocaux afin de laisser s’échapper le surplus d’air.
Comment savoir si sa lactofermentation est réussie ?
À la fin du processus, l’odeur est encourageante et n’a pas changé ? C’est gagné !
Vous pouvez désormais conserver ces légumes pendant au moins 1 an … ou bien les déguster directement !
Les légumes auront un léger et délicieux goût acidulé, vous allez adorer !
Quels légumes peut-on lactofementer ? Peut-on lactofermenter des fruits ?
Il est possible de (presque) tout lactofermenter, même des fruits !
Bien sûr, certains légumes ou fruits seront plus difficiles à fermenter pour commencer, comme les bananes ou les courges.
Pour le reste, laissez place à votre imagination et à votre créativité ! Et n’hésitez pas également à jouer avec les épices de votre placard !
En résumé, c’est simple, rapide, pas cher, naturel et bon pour la santé. Alors, vous vous lancez ?
Quelques exemples de recettes simples
- ½ chou rouge, 1 pomme et 2 poignées de raisins secs
- 3 à 4 pommes et 2 bâtons de cannelle
- 1 fenouil, 2 à 3 carottes, 5 à 10 grammes de gingembre frais
- 3 à 4 courgettes, ½ bouquet de coriandre fraîche
- 2 à 3 poivrons rouges, 1 betterave et 1 cuillère à café de paprika en poudre
- Vous pouvez aussi faire des citrons confits avec cette méthode !
Bibliographie
Prodigieuse lactofermentation – Pascal Labbé
Ces ferments qui nous veulent du bien – Claudia Lorenz-Ladener
Fermentation naturelle – Sandor Ellix Katz
Révolution fermentation – David Coté & Sébastien Bureau
Précis de fermentation – Fern Green
Cuisine & fermentations – Malika Nguon
Les bienfaits de la fermentation – Jenny Neikell